L'amour, force de vie
Dans ce monde de violence et de pouvoir, de domination et de destruction, il existe encore une force de vie qui s'appelle l'Amour. L'amour est un sentiment authentique qui jaillit de votre cœur comme l'eau pure cristalline d'une fontaine de jouvence. Il peut vous surprendre à tout âge, à tout moment de votre vie. Alors que vous avez abandonné l'espoir qu'une chose si belle puisse encore exister sur cette terre, l'amour illumine soudain votre quotidien monotone, morose, routinier, prisonnier des contraintes et des frustrations de la vie moderne. Comme un volcan de feu et de flamme, il fait soudain irruption dans votre âme, au détour d'un regard pétillant comme les bulles de champagne, d'une fossette au coin d'un sourire charmant et charmeur, d'une voix apaisante douce et chaude: C'est le coup de foudre. Deux êtres sont irrésistiblement attirés l'un vers l'autre comme deux planètes magnétiques, deux âmes qui se sont reconnues dans le miroir l'un de l'autre, le miroir de leurs rêves ou de leurs souffrances. Il s'agit là d'une rencontre karmique entre deux êtres que tout sépare mais qui se sont reconnus parce qu'ils se sont connus depuis une vie antérieure. Une rencontre magique qui soudain donne un sens à votre vie. Tomber amoureux est un don divin.
Quand l'amour devient une passion, il dévore votre pensée et votre énergie. Le visage de l'être aimé obsède votre esprit, la séparation et l'attente deviennent insupportables, le silence est lourd à porter. Vous projetez sur cet être absent et inaccessible vos rêves d’espace et de liberté, vos attentes, vos espoirs. A travers lui vous rêvez votre vie et vous faites vivre vos rêves. Il représente votre idéal qui est amplifié par votre admiration et votre imagination sans limites.
L'image de soi
Intervention au cours de la table ronde organisée par l’association Bienvenue en France à l’ambassade d’Egypte.
Je voudrais témoigner sur ce thème de l’image de soi en tant que femme née à la frontière de deux cultures, en tant que réfugié politique ayant émigré du Laos vers la France, en tant que médecin ayant une double formation médicale. Quand nous parlons d’image, nous parlons inévitablement de notre image intérieure reflétée dans le miroir du regard des autres.
L’image de soi vue de l’extérieur est le plus souvent le résultat d’un conditionnement social, le fruit d’une culture ancestrale, d’une tradition, d’une éducation familiale ou d’une religion. En Asie, l’image sociale prime sur la valeur intrinsèque de la personne. L’image extérieure de soi dépend de ce que vous possédez et non pas de qui vous êtes. Il fallait « coller » à cette image sociale politiquement correcte pour être respecté et pour avoir de l’influence. Car la société asiatique est hiérarchisée selon des critères de prestige basé sur la notion d’honneur d’un nom, d’une famille pour « ne pas perdre la face ». La pyramide sociale est construite sur les préjugés et les jugements, sur l’inégalité des classes, sur la lutte d’influence pour le pouvoir. Le monde de l’image extérieure appartient au domaine de l’avoir et de l’ego.
Au cours de l’exil, la nécessité de m’intégrer à une société occidentale pour survivre et pour me reconstruire fut pour moi une source de conflit émotionnel permanent entre l’image extérieure de soi conforme à la tradition du Laos et l’image intérieure de soi, restée authentique dans la passion de se réaliser grâce aux opportunités offertes par le pays d’accueil. Il fallait s’adapter sans trahir ses racines culturelles, ni l’histoire de sa famille, ce fut un déchirement permanent entre le devoir et la passion.
Que signifie avoir cinquante ans aujourd'hui ?
CINQUANTE ANS, un demi- siècle déjà ! C’est l’âge de la maturité où nous ne sommes plus très jeunes, mais pas encore tout à fait vieux ! Nous sommes arrivés au point culminant de la courbe de la vie où nous acceptons enfin de poser les bagages pour faire le bilan de notre vie « Qu’ai- je déjà accompli durant ces cinquante années ? Est-ce que ma vie a un sens ? Quel sens ai-je donné à ma vie ? Durant les années qui me restent encore à vivre, quelle mission me reste-il à achever pour continuer à leur donner un sens ? »
Les événements politiques survenus au Laos en 1975 nous ont poussés à l’exil en France. Terre d’asile, de tradition humaniste et humanitaire, la France nous a donné une seconde chance de reconstruire notre vie ici, c’est à dire de trouver du travail, de construire une famille, d’atteindre une position professionnelle et sociale correcte, d’acquérir un patrimoine, d’assurer l’avenir de nos enfants. Mais nous n’avons sûrement pas oublié l’Histoire de notre pays ni nos racines culturelles laotiennes qui ont modelé la cohésion de notre diaspora exilée en France.